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LA BLANCHE BICHE

 

 

 

Là-haut là-haut parmi ces champs Sont la mère et la fille
J’entends la mère qui va chantant La fille qui soupire

Qu’as-tu qu’as-tu à soupirer Marguerite ma fille
Aurais-tu donc le cœur chagrin Parcequ’on te marie

Ma mère j’ai grand peine en moi Que je n’ose vous dire
Car je suis fille le jour Et la nuit blanche biche

Les chiens de vos trois barons Sont toujours à ma suite
Mais celui de mon frère René Est bien encore le pire

Allez allez chère maman A son château lui dire
Que je suis fille le jour Et la nuit blanche biche

Où sont tes chiens René mon fils Tes chiens ta chasserie
Mes chiens sont seuls dedans les bois Chassant la blanche biche

Rappelle tes chiens René mon fils Rappelle-les bien vite
La biche que tu poursuis C’est ta sœur Marguerite

Il prend trois fois son cornet d’or Sa trompette jolie
N’a pas sonné deux fois encore Que la biche était prise

Elle a les cheveux blonds et peignés Et les seins d’une fille
René prend son couteau d’argent En quartiers il l’a mise

Il s’en va dire au cuisinier Ce soir qu’elle soit cuite
Car j’invite pour mon souper Le roi, sa compagnie

Ne furent pas au milieu du repas Où donc est Marguerite
Soupez Messieurs, soupez sans moi J’suis la première assise

Ma jolie tête est dans le plat Et mon cœur aux chevilles
Et mon sang partout répandu Dans toute la cuisine

Entre ces deux plateaux d’or Mes poitrines sont mises
A ces petits crochets d’argent Mon petit corps pendille

Jardin des Mystères, CD Nocturne 0310

Chanté par André Ricros et Marie Rigaud. Sylvie Berger, chant diphonique. Laurence Charrier, harmonium. Anello Capuano, saz, oud. Guy Bertrand, vielle à roue, flûte traversière, tenora. Richard Monségu, tabl, caisse claire, bronze. Eric Montbel, flûte, second harmonium, cornemuse 23 pouces. Arrangement Eric Montbel.

Une fascinante légende en chanson, où les éléments fantastiques, oniriques et sexuels créent un monde de sang et de mystère proche de certains contes cruels. L’évocation de l’inceste rappelle Peau d’âne et son univers psychanalytique. Le timbre de cette ballade est aussi utilisé pour diverses chansons, noëls ou cantiques : par exemple " Darriè lo castel de Monviel " collectée par Casse et Chaminade. Les paroles sont empruntées aux versions données par Davenson et par Millien.