NOUS SOMMES TROIS FRERES


Nous sommes trois frères
Rien qu’une sœur à marier
Marions la belle
Marions-la bien à son gré

Lui donnent un homme
Trois fois du jour il la battait
Battre sur battre
Ah que son sang n’en rigolait

Mon ami Pierre
J’ai ma chemise aller laver
Vas-y vilaine
Mais prend bien garde de t’arrêter

Mon ami Pierre
J’ai vu venir trois cavaliers
Qui ont la ressemblance
De mes trois frères de l’armée

Ho ma mie Jeanne
Où donc que j’vais m’aller cacher
Dans les trois cents chambres
Qui se ferment à trois cents clefs

Bonjour servante
Où est la dame du château
Je n’suis pas servante
Je suis la dame du château

Hé ma soeur Jeanne
Où donc est passée ta beauté
Le vilain homme
A tout brisé à tout pilé

Hé ma sœur Jeanne
Dis nous où donc est ton mari
Il est en guerre
Puisse-t-il n’en jamais revenir

Hé ma sœur Jeanne
Nous voulons ‘ller nous promener
Dans les trois cents chambres
Qui se ferment à trois cents clefs

Dans la première
Les trois frères n’ont rien trouvé
Dans la deuxième
Il s ont entendu soupirer

Tirent leur épée
Et coup sur coup lui ont donné
Frappez mes frères
Tant que vous le verrez bouger

Hé ma sœur Jeanne
Où donc allons-nous le jeter
Par la fenêtre
Il tombera dans le fossé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Jardin des Mystères, CD Nocturne 0310

Sylvie Berger, chant
Laurence Charrier, harmonium, choeurs
Marie Rigaud, chœurs
Elsa Montbel, chœurs
André Ricros, chœurs
Richard Monségu, tabl, tar, tambourin
Anello Capuano, oud, saz
Guy Bertrand, vielle à roue
Eric Montbel flûte, chœurs
C’est l’une des chansons les plus étonnantes et les plus fascinantes du répertoire traditionnel français, bien proche de l’univers des contes populaires : mélange de Barbe-Bleue et de Cendrillon, avec une fin morale parfaitement assumée. La version d’origine de cette chanson est donnée par Millien, mais on la trouve aussi en langue occitane dans les Cévennes : n’erount tres fraires (Montel et Lambert).